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De plus en plus conscient des enjeux liés à la crise climatique, il devient essentiel de faire évoluer le secteur de la construction pour réduire son impact environnemental. Avec cet objectif en tête, chacun peut s’inspirer des meilleures pratiques pour développer des stratégies efficaces et améliorer la performance des bâtiments.
Au niveau du carbone intrinsèque, il est intéressant d’analyser les stratégies mises en place à Vancouver. La ville reconnait l’importance de réduire le carbone intrinsèque depuis longtemps et a même décidé de fixer un objectif de réduction du carbone intrinsèque de 40 % (par rapport aux niveaux de 2018) pour les nouveaux bâtiments d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, la ville a intégré le carbone intrinsèque dans sa réglementation en 2022. Ainsi, en plus de réglementer le carbone opérationnel, le Vancouver Building By-Law demande aux professionnels de la construction de calculer le carbone intrinsèque des nouveaux bâtiments et de respecter les seuils établis en fonction du niveau de référence. Ces étapes sont obligatoires pour obtenir un permis de construire dans la ville ce qui en fait une stratégie efficace.
Une réglementation en évolution
La réglementation de Vancouver devient progressivement plus ambitieuse, tout en laissant au secteur de la construction le temps nécessaire pour s’y adapter. C’est pourquoi les seuils de réduction du carbone intrinsèque évoluent d’année en année.
L’évolution des seuils de réduction du carbone intrinsèque dans la réglementation de Vancouver
| Année | Type de bâtiment | Seuil de réduction | Seuil de réduction avec des matériaux à faible impact environnemental |
| 2022 | Nouveaux bâtiments | -10 % | Aucun |
|
2025
|
Nouveaux bâtiments pouvant être en bois (≤ 6 étages) | -20 % | -40 % |
| Autres nouveaux bâtiments | -10 % | -20 % |
*La réglementation sur le carbone intrinsèque s’applique aux nouveaux bâtiments de la Partie 3 du Code de construction, soit généralement les bâtiments commerciaux, institutionnels, industriels et multirésidentiels.
L'option des matériaux à faible impact environnemental pour aller plus loin
Le seuil de réduction avec des matériaux à faible impact environnemental est un ajout intéressant dans la réglementation de 2025. C’est une option qui permet d’aller plus loin que le seuil de base. Le principe est d’atteindre le seuil de réduction selon le type de bâtiment tout en utilisant des matériaux qui respectent les critères établis : faible empreinte carbone, réduction des quantités, réutilisation ou recyclage, etc. Cette option est volontaire, mais elle est fortement encouragée pour les projets ambitieux ou exemplaires sur le plan du carbone intrinsèque. En plus, elle peut être utilisée pour accéder à des incitatifs ou répondre à des exigences de certifications environnementales.
Le bois mis de l'avant pour la réduction du carbone intrinsèque
Il est également intéressant de voir que le bois est mis de l’avant dans la réglementation de Vancouver. En effet, comme indiqué dans le tableau plus haut, le seuil de réduction est plus élevé pour les bâtiments dont la structure peut être réalisée en bois. Cela permet d’encourager la construction en bois, une stratégie simple et efficace pour atteindre le seuil de réduction du carbone intrinsèque exigé.
La réglementation de Vancouver est une belle source d’inspiration pour le Québec. Même si certaines réalités diffèrent, elle peut servir de point de départ et être adaptée au contexte québécois. Pour l’instant, ici, les évaluations des émissions de GES sont encore facultatives et aucun seuil n’est établi. Les efforts ont surtout misé sur l’efficacité énergétique et l’électrification. Il est donc temps de se concentrer sur le carbone intrinsèque. Et si l’exemple de Vancouver permettait de faire du carbone intrinsèque une vraie priorité dans les bâtiments québécois ?
