Siège social de la CNESST
Stéphane Groleau
À l'échelle mondiale, le carbone intrinsèque des matériaux représente de 10 à 20 % de l'empreinte carbone d'un bâtiment sur l'ensemble de son cycle de vie.
le secteur du bâtiment représente
13 %
des émissions canadiennes
Le secteur du bâtiment est responsable de 13% des émissions canadiennes de CO2.
En 2021, d’après le rapport d’inventaire national, le secteur du bâtiment représente 13 % des émissions canadiennes, avec 87 Mt éq. CO2 . Ces émissions se sont stabilisées depuis 2005 (85 Mt éq. CO2) quoiqu’elles soient plus élevées que celles de 1990 (72 Mt éq. CO2).
Ces pourcentages d’émissions n’incluent toutefois pas les émissions liées à la fabrication des matériaux.
le secteur du bâtiment représentait
10,3 %
des émissions de CO2 totales du Québec
Le secteur est responsable de 10,3 % des émissions de CO2 totales du Québec (3e secteur émetteur).
Jusqu’à maintenant, les stratégies et mesures de réduction des émissions de GES ont ciblé principalement l’énergie d’exploitation des bâtiments, communément appelé le carbone opérationnel. Les moyens préconisés pour réduire ces émissions portent principalement sur l’amélioration de l’efficacité énergétique et la conversion des sources d’énergie pour le chauffage vers des énergies plus vertes, telles que l’hydroélectricité. Au Québec, en raison de l’hydroélectricité, le carbone intrinsèque peut représenter jusqu’à 50% et plus de l’empreinte carbone d’un bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie. À ne pas confondre avec le carbone opérationnel qui représente les émissions de GES issues de la consommation énergétique et en eau, libérées lors de de la phase d’exploitation.
Au Québec, le carbone intrinsèque est en proportion plus importante dans l’empreinte carbone des bâtiments qu’ailleurs dans le monde, en raison de l’usage de l’hydroélectricité pour l’opération du bâtiment (chauffage, climatisation, éclairage, etc.), une énergie propre et que la production électrique se décarbone. Réduire le carbone intrinsèque devient donc une cible prioritaire.
L’initiative CBCB permet de suivre l’évolution des pratiques des professionnels pour accélérer la décarbonation des bâtiments au Québec. Dans le cadre de l’initiative CBCB, il a été convenu de comptabiliser la part du carbone intrinsèque attribuable à la production des matériaux de construction : incluant l’acquisition des ressources, le transport et la production des produits (A1-A3). Comme la majorité de ces émissions ont lieu au tout début du cycle de vie du bâtiment, lors de la production des matériaux.
L’analyse de cycle de vie (ACV) s’impose aujourd’hui comme l’outil qui permet de mieux comprendre les différents impacts environnementaux des bâtiments, incluant l’empreinte carbone.
L’ACV permet de quantifier les impacts environnementaux d’un bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie, de l’extraction des matériaux en passant par la construction et l’utilisation jusqu’à sa fin de vie.
La méthodologie d’une ACV est encadrée par les principes, les exigences et les lignes directrices des normes ISO 14040 et 14044. Ces normes générales s’appliquent pour toute réalisation d’ACV, que ce soit pour évaluer une ampoule électrique, un véhicule ou un bâtiment. Dans le cas d’ACV d’un système complexe comme un bâtiment, des normes supplémentaires viennent préciser la méthodologie à utiliser.
Pour espérer accélérer la décarbonation, une des voies de passage réside dans la substitution des matériaux à forte intensité carbone par des matériaux à faible intensité carbone tels que les matériaux biosourcés.