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5 août 2024Laurie Pique

Avant-gardisme sur la considération du carbone intrinsèque dans les bâtiments : le cas de la ville de Toronto

Approches politiques et réglementaires

Face aux préoccupations mondiales sur la réduction des émissions de carbone, Toronto se positionne comme un ville pionnière dans la décarbonation des bâtiments. On a qu’à penser à l’effervescence créée autour du projet tour de logements en bois du 191-199 College Street, de la Tour académique en bois de l’Université de Toronto, ou du Limberlost Place du George Brown College. En effet, elle est en tête pour être la première ville en Amérique du Nord à intégrer des seuils carbone dans sa réglementation. Mais quel chemin a-t-elle parcouru pour atteindre ce statut de leader dans la transition écologique des bâtiments ?

Pourquoi mettre l’emphase sur le carbone intrinsèque ? 

La décarbonation des bâtiments consiste à réduire les émissions carbones tout au long de leurs cycles de vie, incluant sa production, sa construction, son exploitation et sa fin de vie. Les premiers efforts se sont concentrés sur la réduction de la consommation énergétique et l’utilisation de sources d’énergie plus respectueuses de l’environnement. Cette approche a permis une réduction significative des émissions de carbone liées à l’utilisation des bâtiments. Le deuxième pas à franchir c’est vraiment la considération du carbone intrinsèque soulignant l’importance du choix de matériaux à faible empreinte carbone. 

La naissance et le développement de la politique d’intégration du carbone intrinsèque 

La norme Toronto Green Standard, établie il y a dix ans et régulièrement mise à jour, favorise la construction de bâtiments durables au sein de la ville. La version de mai 2023 a franchi une étape importante dans la considération du carbone intrinsèque. En effet, elle a intégré des exigences strictes en matière d’utilisation de matériaux de construction à faible empreinte carbone et a instauré des seuils carbone. Cette politique novatrice a émergé grâce à un partenariat entre la Ville de Toronto, Mantle Development et Half Climate Studio. Ensemble, ces organisations ont mobilisé leurs ressources pour former un comité consultatif, impliquant une large gamme d’acteurs de l’industrie du bâtiment. Leur objectif était de collecter et de comparer les résultats des évaluations du cycle de vie des bâtiments. Ces données ont servi de base pour formuler les seuils carbone.  

En intégrant le concept de carbone intrinsèque dans la norme Toronto Green Standard, Toronto se positionne comme une ville pionnière en matière de décarbonation des bâtiments en Amérique du Nord, offrant ainsi un modèle à suivre pour d’autres métropoles. En instaurant des seuils carbone au sein de sa réglementation, la ville démontre que la transition écologique des bâtiments est non seulement nécessaire, mais aussi réalisable.