Vous devez activer les cookies pour accéder à ce site.

23 octobre 2025Camille Eustache

Le carbone intrinsèque entre dans la norme européenne

Approches politiques et réglementaires

Saviez-vous que l’Union européenne a une directive sur la performance énergétique des bâtiments depuis 2002 et que celle-ci ne cesse de s’améliorer ? Il est toujours intéressant de rester informer pour voir comment l’enjeu de la réduction du carbone intrinsèque est géré ailleurs dans le monde.

Une refonte ambitieuse

Depuis mai 2024, l’Union européenne a franchi une étape de plus pour la décarbonation des bâtiments avec la refonte de la directive sur la performance énergétique des bâtiments (DPEB). La nouvelle version introduit une approche plus globale du carbone, en intégrant désormais le carbone intrinsèque en plus du carbone opérationnel.

Le potentiel de réchauffement planétaire (PRP), un nouvel indicateur, représentera le carbone intrinsèque et permettra de mesurer les émissions de GES sur l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment. D’abord facultatif, il deviendra obligatoire dès 2028 pour les bâtiments neufs de 1 000 m2. Il sera ensuite généralisé à toutes les constructions neuves en 2030. À ce moment, des seuils de PRP à respecter devront également être fixés par les membres de l’Union européenne afin d’améliorer la DPEB. 

Différents rythmes d'adaptation

Face à cette réglementation, le niveau d’adaptation est différent d’un pays européen à l’autre. La Belgique, par exemple, qui quantifie le carbone intrinsèque sur une base volontaire, devra réaliser plus de changement pour intégrer les nouvelles exigences. La Suède, quant à elle, est déjà plus habituée et planifie même introduire des seuils réglementaires dès 2025. 

Cette harmonisation progressive des pratiques marque un tournant vers une construction bas carbone plus cohérente et ambitieuse à l’échelle européenne. 

En tant qu’architecte motivée par la décarbonation des bâtiments l’ajout du carbone intrinsèque à la norme européenne une source d’inspiration pour le Québec. Il est tout à fait sensé d’avoir une réglementation qui considère l’ensemble du cycle de vie des bâtiments, du carbone opérationnel jusqu’au carbone intrinsèque.